Hier, nous étions le 1er novembre. Un grand jour pour la communauté des auteurices, puisque cette date signe pour beaucoup le début des hostilités littéraires, à savoir le NaNoWriMo. Le NaNoWriMo, c’est cet événement mondial, qui fédère les auteurices du monde entier autour d’un objectif commun : écrire chacun.e 50 000 mots en un mois.
Le NaNoWriMo, j’y ai participé depuis 2012, pendant 7 années de suite. J’en faisais la promotion en salon du livre, du temps où j’occupais la présidence de l’association Génération Ecriture. J’ai participé à plusieurs kick-off officielles sur Paris, où nous nous réunissions avec plusieurs dizaines de membres pour une nuit blanche d’écriture (la plus mémorable étant celle à la bibliothèque du Centre Georges Pompidou en 2015). Grâce à ce challenge, j’ai pu avancer mes projets, notamment ma fanfiction Ludo Mentis Aciem dont je vous avais parlé, puisque chaque année, je revenais avec un tome différent.
En bref : le NaNoWriMo a beaucoup compté dans ma vie. Tout comme Harry Potter, d’ailleurs, et j’en avais déjà longuement parlé. Pourtant, aujourd’hui, je boycotte ces deux éléments qui ont très longtemps caractérisé la personne que je suis. Comment ? Pourquoi ? Et comment je le vis ? Pour quelle raison faire du boycott une arme militante ? Quelles sont ses limites, voire ses pièges ?
Nous allons, justement, aujourd’hui parler de tout cela.
Mais avant d’embrayer dans le vif du sujet, une présentation et des rappels importants s’imposent ! Pour les derniers nouveaux arrivants, BOUCHOUR-HAN ! Je suis Ielenna, autrice hybride spécialisée dans les genres de l’imaginaire. Je hante les internets depuis près de vingt ans (et cette constatation ne me rajeunit pas !), aussi, j’ai beaucoup à dire sur l’évolution du monde du livre et nos approches plurielles de l’écriture, notamment quand nous l’abordons en tant que communautés virtuelles (puis réelles).
Vous êtes désormais 700 (pile !) joyeux.ses lurrons à suivre mes pérégrinations épistolaires et je vous en remercie ! Vos lectures, retours et soutiens chaleureux me confirment que ce format était celui qui me manquait depuis de longues années. Dans des réseaux sociaux de plus en plus tentaculaires, mais paradoxalement laissant de moins de moins d’espace à la parole et donc aux nuances à apporter, j’avais besoin de trouver l’endroit pour exsuder, en tentant d’être la plus exhaustive possible.
Néanmoins, et c’est le lot de toute newsletter, je ne suis qu’une seule humaine derrière. Une autrice qui, certes, possède sa petite expérience, mais qui n’est pas exempte de biais. Je reste une autrice cis hétéro blanche, aussi, il sera essentiel, au long de vos lectures, mais pour particulièrement sur celle-ci, de comprendre qu’il ne s’agit que de MON point de vue et qu’il est essentiel de le recouper avec d’autres, à propos de ce sujet. Nos regards multiples offrent ainsi une palette diverse qui nous permettent de faire grandir nos réflexions ensemble. Aussi, vous avez le droit de ne pas être d’accord avec moi, as always. Je sais que je me répète beaucoup, lettre après lettre, mais la piqûre de rappel me semble indispensable. Tout mot encré, réellement ou virtuellement, n’est la vérité que d’une seule bouche, mais elle ne caractérise en aucun cas la réalité d’autrui.
Comme d’habitude, cette newsletter est trop longue pour entrer en entier dans votre boîte mail (presque titre), donc n’hésitez pas à l’ouvrir directement sur le site de Substack. Et à vous abonner, également, si cela n’est pas encore fait !
A savoir aussi que mon humour est cassé. Que je ne compte pas le réparer. De ce fait, comme toutes les autres avant elle, cette lettre sera ponctuée de nombreux GIF et références obscures pour la GenZ. Vous êtes entrée dans le temple d’une millenial désillusionnée, deal with it. Sur ces belles paroles, commençons !
✨ D’où m’est venue le BESOIN d’écrire cette lettre ?
Avant d’en revenir aux sujets du NaNoWriMo et d’Harry Potter (même si je pense que je passerai très vite sur le second, étant donné que j’ai étalé tout ce que j’avais à dire dans une précédente lettre), il est important que vous compreniez ce qui m’a motivé à écrire cette lettre. A savoir un mouvement que j’ai considéré comme injuste et qui fait référence au titre de cette lettre : je me suis faite boycotter. Ou du moins, ma maison d’édition, Hachette Romans, se fait boycotter.
Cet été 2024 ont commencé à poindre sur TikTok des vidéos explicatives à propos des fonctionnements des maisons d’édition et de leurs propriétaires. A savoir que, depuis 2023, le groupe Hachette est possédé par M. Vincent Bolloré, un milliardaire très proche de l’extrême-droite, et détenteur à lui seul de nombreuses compagnies, via le groupe Vivendi qui a des parts tentaculaires. A savoir Canal+, C8, Cnews, Prisma Media (Femme actuelle, Voici, Gala, Geo ou Capital), des parts chez Lagardère (où il est actionnaire majoritaire) avec par exemple les Relay en gare, Paris Match (jusqu’au 1er octobre 2024, aujourd’hui détenu par Bernard Arnault), Europe1, Europe2, les FNAC aussi, Universal Music Group (qui diffuse Taylor Swift, BTS et des milliers d’autres artistes) et évidemment depuis 2023, le groupe Louis Hachette.
Le raccourci a aussitôt été fait sur TikTok : si Bolloré détient Hachette, alors, il faut boycotter les livres de chez Hachette… Romans.
DONC, je résume. Parmi toutes les “possessions” (et encore, c’est pas une possession, c’est une part des actions !) de M. Bolloré, on choisit de boycotter l’un de ses nombreux groupes ; dans ce groupe, on va se concentrer sur l’aspect éditorial pur (parce qu’Hachette c’est énormément plus !) ; on va viser un petit département en particulier, à savoir Hachette Romans, parce DUH, ils portent le nom ! Ca tombe sur ma pomme, celle de mes collègues, de mes éditrices et de toutes les personnes travaillant dans ce département.
Alors que j’écris une saga qui filerait des boutons à M. Bolloré, puisqu’il s’agit d’une saga de jeunesse avec un protagoniste genderfluid et qui dénonce la mise à l’écart des différences, avec une mise en avant de l’amour sous toutes ces formes.
✨ Œillères ou raccourci facile ?
On a tou.te.s envie, je pense, dans ce milieu (ou du moins une grosse majorité) à vouloir mettre des bâtons dans les roues du géant Bolloré, comme des lilliputiens armés de cures-dents. Aussi, se donner du pouvoir par le boycott ne me semble pas incohérent. Mais il est ici… absolument pas réfléchi et très simplifié.
En fait, voici tout ce que vous devriez boycotter si vous boycottez le groupe Hachette :
Les livres des maisons d’éditions possédées par Hachette : Bragelonne (avec la collection BigBang), Didier Jeunesse, Rageot, Hatier, les mangas Pika, Livres de Poche, Larousse, Calmann Lévy, Grasset, Stock, JC Lattès, les BD Astérix, une grosse partie des manuels scolaires aussi…
Audiolib
Les livres et BD des maisons d’éditions diffusées et distribuées par Hachette : les éditions Soleil, Milan, Delcourt, Glénat, Bayard, Albin Michel, Masson, Odile Jacob…
Y compris les livres auto-édités qui sont distribués par Hachette Livre grâce à des systèmes comme Bookelis, Librinova,
Les jeux de sociétés de la société Gigamic (tout ce qui est Blanc Manger Coco, Skyjo, 6 qui prend…)
Les paperbanks (vous savez, les carnets super beaux [et super chers !])
Voilà. Donc tomber sur des vidéos qui disent “Je boycotte Bolloré, donc je n’achèterai plus la Passeuse de Mots ou Persona”, c’est vraiment vouloir trouver un bouc émissaire gratuitement sans porter préjudice au principal concerné dans le problème initial.

Sachant que, de l’autre côté d’Hachette, nous avons le groupe Editis qui, jusqu’ici, était possédé par… (roulement de tambours) Bolloré. Juste qu’on lui a fait comprendre que c’était pas très légal de posséder les deux groupes majoritaires. De ce fait, il a abandonné Editis pour racheter Hachette entre 2021 et 2023.
Editis, c’est PJK, 10/18, Belfond, 404éditions, Nathan, Slalom, Kurokawa, Robert Laffont, Plon, XO Editions… Et que le groupe distributeur d’Editis s’appelle Interforum, qui diffuse notamment la Martinière, Desaxus, Bordas…
Alors dites-moi, celleux qui boycottent “Hachette”. J’espère vraiment qu’avant 2023, vous avez boycotté ces livres-là, hein ? Sinon, ça fait un peu un poids deux mesures.
De manière générale, les gros groupes d’édition sont possédés par des milliardaires qui ont, au final, une emprise minime sur le produit final. Est-ce plus reluisant chez Editis ou Gallimard que chez Hachette ? Je vous laisse méditer dessus.
✨ “Signer avec l’extrême-droite”
Ce mois-ci, un compte a publié un post sur Instagram dénonçant le fait qu’une jeune femme influenceuse ait publié un livre engagé chez Marabout. Maison possédée par… le groupe Hachette. Donc Bolloré. Et que sa démarche était donc incohérente, jusqu’à aller dire qu’elle a “signé délibérément avec l’extrême-droite”.
Alors, qu’on soit d’accord. Quand un contrat nous est proposé dans l’une des maisons du groupe Hachette, on ne monte pas à Paris pour être reçu.e.s par Bolloré lui-même et signer un pacte de sang en prononçant trois fois le nom de Jean-Marie LePen. Ca se fait au sein d’équipes indépendantes et qui se gardent de leurs avis politiques par rapport au travail effectué sur le livre.
Plutôt que de dénoncer l’emprise tentaculaire de Bolloré sur le milieu, ou le manque d’indépendance des ME, phagocytées entre les trois gros groupes du milieu, il est en effet beaucoup plus simple que d’aller taper sur une jeune fille racisée pour l’accuser elle d’avoir commis une bourde dans son parcours. Mais je vous pose une question :
Avons-nous le choix en tant qu’auteurice, dans un milieu déjà très précaire, de cracher sur la visibilité d’une grosse maison d’édition ?
Certain.e.s diraient que oui. Si on est assez forts et droits dans nos valeurs, on ne devrait pas signer dans ces maisons d’édition en connaissance de cause. Pour ma part, j’ai signé mes contrats de 2021 ; le groupe n’était pas encore possédé par Bolloré, pourtant, ça n’empêche pas mon livre d’être mis dans le lot et probablement de me valoir, chez certain.e.s, la réputation de “signeuse chez l’extrême-droite”.
Et même si la maison d’édition appartenait déjà à Bolloré à ce moment-là, aurais-je dit non ? Probablement pas.
En fait, à l’inverse, cela me crée un sentiment de satisfaction, de savoir que j'utilise “son argent” (mais c’est même pas le sien. Suivons. Ce sont des parts ! Des actions !), ou du moins de me servir de l’image qu’il se donne, avec ses multiples possessions, pour publier, à l’aide de l’équipe éditoriale de choc, une saga jeunesse complètement à l’encontre de ses valeurs à lui. Profiter du rayonnement d’Hachette pour voir mon livre en librairie, à portée de tout le monde. Je me suis servie de ses outils pour diffuser une parole qui le dénonce lui et ses valeurs. Un acte de rébellion, en soi.
Et, je pense, que c’est vers cette subversion qu’il faut aller. Acheter chez Hachette (peu importe la maison éditée ou distribuée) des livres qui lui déplairaient. Avec des existences et des amours LGBTQIA+, avec de la multiculturalité, avec du handicap, avec des dénonciations de la domination patriarcale blanche et hétérosexuelle, où l’histoire n’aurait qu’une seule version qui servirait les arguments fallacieux des extrêmes.
Mais boycotter aveuglément risquerait de faire couler des gens qui luttent contre ce système. Admettons, vous boycottez Persona. Bon, au pire, je m’en fous, moi je vis ma petite vie et je l’auto-éditerai ! Je suis plus à ça près. (et c’est pas tant le fait d’être boycottée qui m’énerve, c’est le fait que les gens ne soient pas logiques) Mais bon, faisons comme si. La saga n’est pas poursuivie par Hachette Romans. Bolloré s’en cogne. Il ne connaît pas mon existence, celui de mon livre. A-t-il déjà même lu un livre de la collection ? Il aura PLEIN d’argent ailleurs. Par contre, moi, je suis lésée. Mon lectorat aussi. Tout mon camaïeu d’adelphes bisounours dans l’armée d’Andrea, nous n’aurons plus de parole publique. Hachette Romans continuera à publier des livres. Et se disant peut-être que, les livres LGBTQIA+ et NA-friendly ne se vendant pas, n’en publieront pas d’autres. Bravo. Au final, Bolloré aura “gagné”.
Les gens qui n’en ont rien à foutre de Bolloré continueront à acheter des livres, voire des livres problématiques (on va aborder le souci plus tard). Par contre, les personnes militantes qui boycottent les livres sans distinction vont au final… faire baisser les ventes des livres qui mériteraient d’être soutenus, puisqu’ils sont ignorés et méprisés par ces personnes qui soutiennent les idées de Bolloré. Vous commencez à comprendre le souci ?
Je suis hélas de l’avis que : je ne peux pas me battre contre Bolloré. Tout comme je ne peux pas me battre comme un énorme groupe comme Nestlé. Je serai, forcément, à un moment, consommatrice. Je suis sensibilisée, mais je ne peux pas m’en passer, et parce que je veux soutenir d’autres initiatives derrière. Nous vivons dans un monde capitaliste et nous jouons avec ces règles. Néanmoins, c’est avec ces règles que j’ai envie de continuer à diffuser des idées et les faire grandir pour des prises de conscience collectives, plutôt que de me replier sur moi-même dans un monde auto-suffisant qui n’offre aucune ouverture vers l’extérieur, du fait de ce rejet systématique.
On pourrait dire que j’ai le privilège et le luxe de ne pas être radicale. Et je l’entends. Je n’ai honnêtement aucun argument que je peux apporter pour ou contre, car c’est probablement vrai. Mais je ne me forcerai pas à être radicale. Ca ne me ressemble pas. Ce n’est pas dans ma nature. Je suis une profonde empathe, je travaille dans le soin. Si je ne faisais pas l’effort de l’écoute et de la nuance, mon existence n’aurait plus aucun sens.
Et d’ailleurs, selon moi, la nuance, c’est que, même si je suis prête à faire tous les efforts pour me mettre à la place d’autrui, je ne vais pas tolérer l’intolérable.
✨ Je pratique le boycott
Mais le mien est silencieux. La plupart du temps. Sauf quand j’ouvre ma gueule dessus comme dans la lettre sur Harry Potter. Et on peut d’ailleurs avoir des débats intéressants sur le sujet. Comme on a pu me dire “donc tu lèses les personnes qui travaillent dans ses studios ? Comme les personnes qui ont conçu Hogwarts Legacy, et qui n’ont rien demandé à personne ? Qui ne sont peut-être pas en accord avec les idées de Rowling ?”
Je n’ai pas envie de dire de bêtise, parce que c’est probablement un raccourci de ma part, mais je pense que quand tu achètes un produit Harry Potter, le lien avec Rowling, qui est sa créatrice, est assez évident. Quand tu achètes un livre Hachette, le lien avec Bolloré… faut le savoir ! L’appartenance est différente, de part le lien de “filiation”. La conception d’un jeu vidéo comme Hogwarts Legacy reste la diffusion du monde de Rowling, tel qu’elle l’a conçu, ELLE, ce n’est pas le monde des concepteurices du jeu. Même s’iels ont essayé d’intégrer des personnages trans dans le jeu, par exemple.
Je n’irai jamais faire le raccourci de “tu achètes un produit Harry Potter = tu es transphobe”. Chacun.e a ses raisons. Et Harry Potter est tellement vaste, en termes de fanfiction et d’univers développés, autour de cette œuvre qui a échappé à sa créatrice, que je comprends qu’il soit ardu de s’en détacher quand notre évolution personnelle s’est greffée là-dessus (car oui, beaucoup de jeunes ont découvert leur bi ou homosexualité, ou neurodiversité, ou queerness, en fréquentant le milieu de la fanfiction Harry Potter). Mais, de manière générale, je considère que pour des œuvres qui peuvent entrer dans la controversion (ça se dit ?), choisir de continuer à en faire la promotion publique, c’est décidé de faire fi des problématiques, comme si ce n’était pas important. Vous comprenez la nuance ?
Par exemple. Je n’apprécie pas du tout l’autrice Sarah J. Maas. J’ai bien tenté de lire ACOTAR en 2019, je n’ai pas continué, je n’ai pas apprécié ma lecture pour de multiples raisons. Par la suite, elle s’est rendue responsable de certains propos publics contentieux. Sans parler de messages et contenus dans ces livres, des soucis au niveau des représentations, parfois peu respectueuses. Le clou, pour ma part, ça a été de faire la promotion de son livre en 2020 avec le cover reveal de A Court of Silver Flames sur le meurtre de Breonna Taylor, une jeune femme noire tuée par la police aux USA (le post avec la description inchangée est toujours en ligne). L’indécence. (même si d’autres diront qu’elle se sert de sa notoriété et d’un post très largement diffusé pour dénoncer, mais… je ne sais pas, non ? L’amalgame n’est absolument pas bienvenu ? En tout cas, de mon point de vue, je n’ai pas du tout apprécié cette manière de faire).
Je n’irai jamais chercher par le colback une personne qui décide de lire ses livres ET d’en parler sur les réseaux sociaux. Je resterai silencieuse. Néanmoins : mon regard aura changé sur ce.tte lecteurice. Comme si sa parole aurait perdu du crédit. Pourquoi, je n’arriverai pas forcément à l’expliquer… Mais en gros ; si une copine m’invite chez elle, que je vois les livres de SJM, même si elle les a lu, même si elle les aime, je m’en fiche. Chacun.e lit ce qu’iel veut ! J’ai pas à faire la police des mœurs littéraires. A dire “ah tu sais, cette autrice…”. Mais si cette même personne en fait une chronique sur les réseaux sociaux, notamment si c’est pour en dire que du bien sans dénoncer les problématiques à côté, sans contextualiser, alors, une crédibilité aura été perdue. Peut-être parce que je me dis qu’en faire de la publicité pour inciter à l’achat, et donc à l’enrichissement de ces personnes, c’est contribuer au problème sans qu’il y ait de contrepartie pour contrebalancer.
Et là-dessus, ça vaut pour quelques auteurices (traduit.e.s ou francophones, d’ailleurs). Je n’en ferai pas la liste ici, car ça s’accorde avec mes propres valeurs et avec ma manière de considérer l’écriture comme politique (et puis j’aime pas les listes qu’il faudrait suivre bêtement et méchamment sans comprendre, sans aller plus loin. Je vous invite plutôt à, à chaque fois, vous renseigner sur les auteurices des œuvres que vous consommez [moi comprise d’ailleurs !] pour vous faire votre propre avis et vous positionner, vous, en tant que consommateurice. Vous n’en serez que plus fort.e pour défendre votre point de vue).

Mais oui ; si je vois des chroniques de ces livres, je les ignorerai. Même de la part de comptes dont j’adore le travail. Je ne vais pas unfollow, mais juste passer à côté. Ca ne m’intéresse pas, c’est comme si ça n’existait pas, je ne donnerai pas de crédit. Je ne vais pas dénoncer non plus (car parfois, la dénonciation crée l’effet inverse, on va en parler), juste. L’indifférence. Parfois, le silence et l’absence de réaction fait plus réagir que les tentatives de discussions où on se braque et on s’enlise généralement dans nos opinions avec la ferme intention de ne jamais en changer. Ou de faire un raccourci absurde “tu lis cette auteurice, tu es une mauvaise personne”. Car parfois, on lit avec un esprit critique, avec l’envie de faire évoluer notre pensée, de comprendre, de décortiquer, pour ne pas reproduire… Ou même d’acquérir un livre en pleine polémique pour se faire son propre avis et pouvoir le dénoncer avec les bons arguments, plutôt que de répéter ce qu’on a entendu dessus, sans en avoir ouvert une page.
Par contre, et ça c’est mon ressenti, je serai toujours ravi que, suite à une lecture X ou Y que je partagerai sur les réseaux, ou un cover reveal ou quoi, quelqu’un vienne me voir par MP, pour me relater son avis sur cette œuvre. Surtout avec un vécu, un point de vue que je n’aurai pas forcément, du fait de mes biais. Sans jugement. Après, je me ferai mon avis, je ferai mes recherches, ça me permettra de prendre du recul. De manière générale, je préfère le call in au call out, même si l’un comme l’autre doivent co-exister (je ne vais pas m’étendre sur le sujet, sinon, vous êtes encore là demain ! Mais je vous propose la lecture de ce PDF pour comprendre ce que c’est ; et ces traductions d’articles militants pour donner de l’eau au moulin de réflexions. Je ne suis pas d’accord avec tout, mais c’est bien de lire des avis variés dans le milieu !)
✨ Un petit mot sur le NaNo ?
Assez court, mais disons qu’un post en septembre a mis le feu aux poudres et a révélé d’autres soucis internes, dont je n’avais pas encore connaissance. En l’occurrence, l’organisation du NaNoWriMo s’est prononcé en faveur de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le processus d’écriture et que se prononcer contre était une forme de validisme (c’est-à-dire une discrimination à l’égard des personnes handicapées). Peut-être parce que de leur point de vue, l’accès à l’écriture en cas de handicap est facilité par l’IA (?). Mais évidemment, ce positionnement leur a valu des foudres, tout à fait légitimes.
L’utilisation de l’IA dans la création pourra faire l’objet d’une lettre à part, mais il est certain qu’utiliser l’IA pour écrire à notre place, de l’ordre de la littérature, du divertissement, de la réflexion personnelle, est quelque chose qui me rebute. C’est hors de question de laisser la machine penser et élaborer à ma place, supprimer mes petits défauts qui caractérisent mon humanité, de se détacher de tout facteur affect ou émotionnel.
Cela a levé le voile sur bien d’autres soucis, notamment un cas de grooming. Le grooming, ça consiste à manipuler des jeunes, souvent encore mineurs, pour recevoir des faveurs souvent d’ordre sexuelles. Et donc, l’un des modérateurs du NaNoWriMo, responsable d’un forum de jeunes, était responsable de grooming. L’organisation a fait le silence dessus, n’a pas pris de décision tout de suite… Bref. Ont essayé d’étouffer l’affaire. Je vous mets un Reddit pour résumer le tout, mais n’hésitez pas à fouiller davantage. Mais l’organisation du NaNo a enchaîné, ces dernières années…
De ce fait, je ne contribuerai plus au site du NaNoWriMo avec mes statistiques, et je continuerai ce rituel d’écriture de novembre en NaNofficieux. Avec mon petit tableur fait maison (vous pouvez le télécharger ici !). La prochaine étape pour moi sera même de supprimer mon compte NaNoWriMo pour retirer mon compte des statistiques (l’organisation se reposant sur leur nombre de comptes pour obtenir des sponsors). Cela va me prendre quelque temps pour le concrétiser, car effacer 12 années riches en émotions, avec toutes ces belles stats, clore un compte avec lequel j’avais lié des amitiés avec des buddies (et donc ce qui signifie les perdre définitivement de vue), oui, je n’y arriverai pas du jour au lendemain. Comme quoi, je suis vraiment très loin d’être parfaite niveau militantisme, donc j’ai tellement pas à faire la morale à autrui.

✨ Boycotter et dénoncer : l’effet inverse ?
A l’heure où j’écris cette newsletter, il y a deux affaires récentes en France, dans le monde du livre, qui agitent la communauté sur le sujet du boycott et de la dénonciation. Et c’est intéressant d’en parler dans le cadre de cette thématique.
🚅 L’affaire Bardella et SNCF
Au début du mois, il a été annoncé que Jordan Bardella, représentant du Rassemblement National, apparu sous les projecteurs avec les élections européennes en juin dernier, allait publier un livre aux éditions Fayard. Et rappelez-vous, les éditions Fayard appartiennent… au groupe Hachette. Et donc avec une concomitance avec M. Bolloré. Alors, cette fois, contrairement aux petits pouilleux de chez Hachette Romans, le livre de Bardella mérite toute l’attention du grand patron. Vous vous souvenez, liens avec l’extrême-droite, tout ça tout ça.
Après l’annonce de Fayard qui, évidemment, a essuyé beaucoup d’encre dans les stories appelant à boycotter la maison d’édition, on a eu l’affaire de la SNCF. Car il se trouve que des panneaux SNCF ont été loués pour faire la promotion de ce livre. Et évidemment, l’affaire a explosé au grand jour, avec dénonciations (dans les deux sens). Les gens qui s’offusquent qu’on fasse de la publicité pour le livre de l’image du rassemblement national (sachant que des publicités d’autres artistes politiquement orientés ont été retirées) ; d’autres qui crient à la censure. Et si cela avait été fait exprès pour apporter encore plus de lumière qu’une simple publicité ?
C’est ce que propose le post sur le compte ledroitdecomprendreledroit. La SNCF est tenue à la neutralité politique. De ce fait, ils ne sont pas censés, de base, afficher des publicités de Bardella, ni d’aucune autre personnalité politique. Et que Bolloré a acheté les panneaux publicitaires en se cachant bien de préciser qu’il s’agissait du livre de Bardella qui allait être mis en avant. Se rendant compte de la supercherie, la SNCF a appliqué sa règle et a donc ordonné le retrait de la publicité. Ce qui a évidemment invité les principaux concernés à s’insurger pour… censure et atteinte à la liberté d’expression. Alors que le règlement était strictement appliqué.
Cette mauvaise foi maîtrisée et complètement calculée a permis d’apporter encore plus de lumière sur le livre, puisque ce retournement de situation jouant en sa faveur. Crier à la cancel culture attire tout de suite la sympathie de certain.e.s personnes qui pensent “qu’on ne peut plus rien dire”, accuser la SNCF d’accointance avec la gauche, sans avoir connaissance du fait que le règlement A LA BASE interdisait tout affichage politique, quel que soit le bord concerné. Une polémique qui fait du bruit et donc toujours plus de visibilité. L’effet boule de neige.
Comme le résume le post : M. Bolloré a gagné. Encore. Le livre de M. Bardella a eu plus de visibilité en ayant des panneaux vides, que ce qu’il aurait eu en ayant des panneaux publicitaires visibles. Ca a coûté moins cher de payer des panneaux à ne pas utiliser que de faire du marketing à grande échelle. Quel monde de merde.
🐿 Spirou au pays des racistes et des sexistes
En 2023 est parue une BD dans la série bien connue : Spirou et la Gorgone Bleue. Passée inaperçue pendant des mois, elle a été mise en lumière par la dénonciation de @Chaa_pr sur Tiktok cette semaine. Les réseaux s’enflamment et s’emparent de l’affaire. Je vous laisse à l’analyse sur le compte Histoire Crêpues pour avoir un aperçu (le bol à vomi est préconisé). Merci à elleux et à toutes les personnes qui ont relayé ces paroles. Sur cet énorme bad buzz mérité, les éditions Dupuis décident de retirer la BD de la vente. Comme quoi, ça marche ! Mais de se dire que PERSONNE n’est intervenu, du dessin à la publication, pour signaler qu’il y avait un souci ; se dire que PERSONNE n’a dénoncé ça avant octobre 2024 (soit 1 an 1 mois après sa sortie), c’est complètement lunaire.
Et là, je suis très embêtée, car j’ai trouvé un post Instagram très intéressant et que j’ai réussi à perdre (et ça m’embête énormément, car je ne trouve pas ça respectueux de reprendre la parole d’autres personnes sans sourcer… pitié, si quelqu’un retrouve ce post, envoyez-le-moi, je modifierai ma lettre pour mettre le lien !). Mais pour vous expliquer dans les grandes lignes (et sûrement moins bien) le fond du post, c’est que cette dénonciation a contribué… à l’essor de la BD. Cette semaine, un grand nombre de libraire ont témoigné du nombre indécent de personnes (généralement des hommes blancs de plus d’un certain âge…) venant acheter l’ouvrage. Alors qu’avant cette histoire, beaucoup seraient passés à côté, s’en seraient fichus… Mais par esprit de provocation, de rébellion contre la cancel culture, il semble être du devoir de ces gens de faire acte d’achat pour “soutenir” les pauvres auteurs dans la panade, contre les méchants woke. La vraie France, les “traditions”, tout ça tout ça… Alors que la veille, ce Spirou ne les intéressait pas DU TOUT.
Une preuve à l’image, les deux livres dont je vous ai parlés sont dans le top 10 des ventes Amazon, toutes catégories confondues (hier, la BD Spirou était même 1ère et le livre de Bardella 2ème).
Donc : la dénonciation et l’appel au boycott auraient-ils, au final, l’effet inverse ? On doit continuer à dénoncer, c’est sûr et certain. Pratiquer le call-out contre des structures éditoriales ou des entreprises, contre des personnes soutenues par un système, pour que cela ne se reproduise plus, pour éduquer, pour sensibiliser, que le mal soit tué dans l’oeuf avant d’être publié, mais au prix d’un boom des ventes pour un album ouvertement raciste et sexiste. Et je pense que ça dépend du sujet. Suite aux appels au boycott concernant les livres d’Hachette Romans, je n’ai pas l’impression que mes ventes aient explosées (elles sont restées très stables).
Le facteur qui me semble différent, c’est cette propension à la haine de certains. Là où le racisme, le sexisme voire la misogynie, la haine religieuse, vont pousser certains (mis volontairement au masculin pour la majorité) à s’aliéner pour ces causes, quitte à y mettre leur argent, à harceler des inconnus, à insulter, les personnes militantes engagées pour des causes intersectionnelles vont, peut-être comme moi, privilégier le boycott ou le silence indifférent, plutôt que les grosses gueulantes ou l’investissement financier pour une cause (en jouant hélas, une fois encore, le jeu du capitalisme, de l’offre et de la demande).
Et, malheureusement, la haine rallie…
🎮 Le cas Dragon Age
Allez, un troisième cas, pour la forme. Si vous êtes dans le milieu du gaming, comme moi, cela ne vous a pas échappé : le dernier opus de la franchise Dragon Age est sorti ce 31 octobre. Ayant adoré le premier opus Origins, ayant beaucoup moins apprécié les suites, j’étais malgré tout très intriguée par la sortie de ce nouvel opus, 10 ans après.

Il se trouve que le jeu, avant même sa sortie, s’est fait démonté du fait de ses prises de positions LGBTQIA+. Sachant que le jeu, dès ses premiers opus, ne s’en est jamais caché. Le jour de sa sortie, je suis allée consulter sa page Steam, pour aller lire les avis. Et déjà, fait rare pour un jeu AAA, les notes étaient “moyennes”. Genre gros “meh”. Des recommandations positives et de grosses déceptions. En nombre équivalent. Mais vous savez quoi ? Si les recommandations positives étaient qu’une poignée de likes, les avis dénonçant l’emprise et la propagande des wokes sur ce jeu ayant ainsi contaminé la licence, eux, étaient soutenus par des centaines de likes… Cette haine violente et assumée m’a vraiment fait mal au cœur. Des gens sont prêts à liker des commentaires homophobes et transphobes d’un jeu auquel ils n’ont pas joué (on va pas être cons et dupes deux minutes), sur leur temps libre, juste pour saboter un jeu qui ne leur convient pas du fait du traitement de certains personnages. Fictifs. Vous vous rendez compte ?! A quel moment ces personnes se disent que c’est sain de procéder ainsi, tandis qu’elles sont aliénées par cette haine gratuite ? “Je m’ennuie. Et si j’allais défoncer un jeu vidéo parce que j’aime pas les trans ?” Ici, on n’est clairement pas dans le boycott silencieux. Dans l’ignorance. Des actions concrètes sont réalisées. (ça me rappelle aussi cet épisode de House of Dragons où le baiser lesbien a valu à l’épisode en question d’être mitraillé d’avis 1 étoile).

Mais ce n’est pas quelque chose que je veux faire… Comme liker les chroniques négatives des livres que je n’ai pas aimés. Je pourrais. Mais ce n’est pas en ma nature de me focaliser et de soutenir le négatif. De me laisser aller à la “haine”. Je préfère soutenir le positif. Et rien que pour ça, pour cette affaire, peut-être que je vais acheter exprès le nouveau Dragon Age. Pour soutenir, pour m’engager à ma manière. Pour me comporter comme les vieux qui achètent Spirou. Mais dans l’autre sens.
✨ La morale de tout ça
Dans cette lettre, plus courte que ses grandes sœurs, j’ai surtout abordé le boycott du point de vue du monde du livre. Et de mon point de vue de petite autrice. Car le ✨ blabla qui chatoie ✨ se concentre sur ce milieu, et parce qu’en parlant du boycott au niveau mondial, sur d’autres domaines, 1) je ne suis clairement pas la meilleure personne pour en parler, 2) je suis certaines que des essais complets, voire des livres, rédigés par des spécialistes en parlent beaucoup mieux que moi.
Le boycott est une arme difficile à manier et mal juger sa cible, ou du moins son plan d’action peut, en plus de rendre le boycott inefficace, avoir des effets délétères. Ou être brandie en facilité, sans avoir décortiqué le problème en amont. Comme les vidéos TikTok sous-entendant que j’avais pactisé avec Bolloré, et qu’il avait approuvé mes romans, donc que j’étais de “son côté” (wtf ?). Mais plutôt cibler là où il investit activement, comme le disait Lydie Tabarin, collègue autrice chez Hachette Romans et journaliste (Lydie a aussi une newsletter qui se trouve dans mes recommandations Substack !). Nous devons trouver d’autres alternatives. Comme les signalements envers C8 qui lui ont fait perdre sa place sur TNT.
Mais au-delà du boycott, ne faudrait-il pas aussi, à l’inverse, soutenir les livres qui défendent nos valeurs ? Je ne suis pas une grosse lectrice (je suis du genre boulimique ! Je commence un livre le matin pour le finir le soir, et ça m’arrive quelques fois à l’année), mais dès que je vois un livre qui m’intéresse car s’aligne avec mes principes, après courte étude des thèmes et des avis, je l’achète. Car je veux montrer à l’éditeur que c’est CA qui m’intéresse. C’est CA que je veux soutenir. Et il doit poursuivre la publication de titres similaires. Ma bibliothèque est, de ce fait, très hétéroclite, et ne ressemble pas tout à fait à celles qu’on voit par milliers sur Booktok. Je veux soutenir les “outsiders”. Ces livres qui ne sont pas “marketables”. Les francophones, les own voices, les romances lesbiennes, les livres sans romance, les auto-édités. Et les livres des copaines auteurices qui ont des visions similaires aux miennes. Pas pour faire la “pick me”. Mais parce que si tout le monde se concentre sur “la mode”, les livres qui sont dans la “trend”, on se retrouve fatalement avec des clones par dizaines.
L’inverse du boycott, donc. Soutenir financièrement ceux qui bénéficient de moins de soutien, ceux qui embêtent les grosses fortunes désireux de propager leurs idées nauséabondes comme M. Bolloré. Des livres engagés, des livres militants. Cela ne m’empêche pas non plus d’acquérir des livres qui ont la “hype” et qui m’intéressent, pour peu qu’ils ne soient pas écrits par l’un.e de ces auteurices qui me posent souci. Prochaine étape, il faudrait que je me bouge le fion à leur mettre des 5 étoiles sur les plateformes de vente, quand je les ai lus et appréciés. C’est bien de se fixer des objectifs !
Merci d’avoir lu cette lettre ! Petits points actualités et ensuite, je vous libère !
✨ Projets actuels
Je viens de commencer un nouveau projet d’écriture, sous l’impulsion d’une maison d’édition. Il s’agit d’une romantasy avec des sorcières, dans une ambiance vieille provence fictive. Je n’en suis qu’au tout début (chapitre 4 pour être exacte), mais c’est prometteur et je m’amuse bien !
En parallèle, je poursuis l’écriture de Persona tome 4, et damn, les montagnes russes émotionnelles ! Ces personnages m’en font voir de toutes les couleurs.
Je vais essayer d’avancer ces deux projets pour mon NaNofficieux !
✨ Prochaine rencontre
Retrouvez-moi au Salon du Livre Ado, les 17 et 18 novembre, à Suresnes (dans la région parisienne, entre Nanterre et Boulogne-Billancourt) !
Prenez soin de vous et à tout bientôt !
Encore une fois, une newsletter passionnante, qui donne à réfléchir et pleins de références pour approfondir le sujet 🤩
Merci pour cette newsletter éclairante !
Le problème est souvent le même, les gens (en majorité) sont des moutons, et suivent ce que la presse, les autres, les soit disant « bien pensant » leur préconisent de faire/dire/penser. Un exemple flagrant cette semaine dans un tout autre domaine : l’alimentation et le thon… la presse sort que 100% des boites de thon sont contaminées au mercure, les ventes vont s’effondrer… alors que ce n’est absolument pas une nouveauté ! Le thon a toujours été contaminé au mercure car en fin de chaîne alimentaire ! Mais la majorité va s’arrêter à la première « info »… je pense que c’est pareil pour le monde littéraire… à nous, lecteurs, de nous faire nos opinions, de faire nos choix, de ne pas nous laisser manipuler… et parfois on va se tromper! Moi la première il m’arrive de lire des livres parce qu’ils sont numéros 1 des ventes! Et c’est souvent une déception… nous sommes tous influençables, à nous de faire attention que cela soit limité et n’empiète pas sur nos convictions personnelles…