Il faut bien commencer quelque part...
Un débat d'humilité et de sagas (oui, je ferai des titres sur ce format, assume)
Bravo ! Vous faites parti des premier.e.s pionnier.e.s ! Peut-être avez-vous été l’un.e de celleux qui, dès l’annonce en story, s’est empressé.e de courir vers mes MP pour marteler à quel point, OUI !, ça serait si cool, Ienny, si tu faisais une newsletter ! (#firstfan #slaygurl #millenialàhashtag)
On va pas se mentir. Cela faisait plusieurs mois que j’y songeais. Restait pour moi à trouver le format qui allait me convenir. Un court temps, j’ai envisagé un podcast. Puis, me rappelant la charge de travail de montage et mon côté passionnel très éphémère, je me suis résolue à me dire que c’était clairement pas fait pour moi.
✨ Dans ce cas, pourquoi une newsletter ?
Cela fait quelques mois que je me questionne à propos de ma consommation et de ma manière d’utiliser les réseaux sociaux. Sans parler de “toxicité”, personne ne peut nier le temps que l’on consacre chaque jour à ses petits notifications, comme des drogués en manque de dopamine à l’idée de voir popper la pastille rouge du bonheur. Mais également l’énergie que cela nous prend de nous opposer à des avis divergents, sans laisser de place aux conversations, aux nuances, mais surtout, à L’ECOUTE, BORDEL.
Caractères limités, publication lue en diagonale avant de disparaître dans le méandre d’un mur sans fin, propos interprétés de travers quand ils ne sont pas déformés, captures d’écran pour faire office de piñata collective, stories passives-agressives : les réseaux sociaux me présentent aujourd’hui une facette moins glorieuse, ou du moins qui ne correspond plus au format de mes pensées chaotiques qui débordent de partout et qui ont besoin de sortir.
Je suis une autrice de saga ; on ne va pas me changer. Je suis une #TeamPavé. Dans la mare, ou autre part. Me demander de synthétiser, c’est probablement ce que me demandera le Diable à l’entrée de l’enfer au moment où je passerai le cap (en plus de me demander le pitch de mon roman, obviously). Ma place est déjà chaude, dans le coin des auteurices sadiques.
De ce fait, le format newsletter pouvait mieux me convenir. Déverser toutes mes pensées, tenter un tant soit peu de les organiser (je suis une femme d’espoir), pouvoir partager mes réflexions et mes expériences de presque 20 ans d’autorat (oui, j’ai découvert ce mot, je l’aime, et je l’utiliserai. Beaucoup).
DONC, si vous êtes prêts à des newsletter de 3km de long, ponctuées de délires de millenial en pleine désillusion et de beaucoup trop de rajouts entre parenthèses (parce que j’aime les parenthèses), installez-vous. Prenez un thé, un café, une bière. Ce qui vous fait kiffer, parce qu’on va faire chauffer nos cerveaux.
D’abord, inscrivez-vous :
Et à la fin, vous aurez le droit à mes événements du mois à venir et mes avancées sur mes différents projets. Mes recommandations si j’en ai !
J’ai encore beaucoup de choses à apprendre au sujet des newsletters ; n’hésitez pas à me faire part de vos retours une fois votre lecture terminée (j’ai vraiment l’impression d’être la gamine de 12 ans qui découvre les fonctionnalités de Skyblog ; tenez, le gif d’époque est cadeau).
✨ Comment j’ai pété un plomb
Si vous me suivez sur Instagram (ou sur TikTok), cela ne vous a pas échappé ; j’en ai eu ras le c**. Tout est allé beaucoup trop loin, et personne n’a compris. Moi la première !
Tout débute avec une vidéo de ma collègue et chouette amie de plume Nell Pfeiffer, concernant la vie des sagas, et surtout leur destin vis-à-vis des ventes. Un sujet dont nous avions déjà eu l’occasion de parler… parce que je suis directement concernée par tout ça ! (Persona, TMTC) Et Nell a donc tourné et diffusé une vidéo expliquant le système d’offre et de demande dans le monde du livre : une saga dont les premiers tomes ne se vendent “pas” ne verra pas ses derniers opus être publiés. Ce qui est normal : aucun.e éditeur ne prendrait le risque de sortir un livre qui ne se vendra pas d’office. A ce stade, autant jeter de l’argent par les fenêtres, au moins, ça fait des heureux. Et surtout, a confronté les gens à cette fameuse phrase :
J’achèterai les livres seulement quand la saga sera terminée.
I SWEAR. Je vais me faire un bingo de salon, et celle-là sera au centre, because.
BREF. Comme vous l’imaginez, la vidéo de Nell a fait le tour de TikTok (parce que TikTok aime les combats dans la boue), animant diverses réactions. J’ai donc souhaité apporter ma contribution, baaaaaah, parce que Nell n’est pas directement concernée par le sujet, n’a absolument pas de souci à se faire pour ses oeuvres, mais s’en est pris plein la tronche pour avoir défendu le travail de ses collègues (moi comprise).
Le souci de ces vidéos explicatives, c’est qu’elles sont souvent, pour ne pas dire systématiquement, mal interprétées. En somme, les gens en tirent ce qu’ils veulent entendre ou se sentent accusés au moindre doute. Les contre-attaques virulentes ne tardent pas. Des commentaires rudes, méprisants, et généralement discutés en parallèle en messages privés dans des communautés, qui s’empressent de liker en masse les propos mentionnés, comme pour donner un poids digne de gamines qui croisent les bras derrière la bully “hinhin, ouais ouais hinhin” (on sent le vécu, hein ?). Là où le chiffre prévaut maintenant sur le poids d’un argument.
J’ai eu également des discussions très intéressantes, des confrontations de point de vue. Cependant, il est difficile de faire valoir une opinion sur une thématique aussi binaire que “le système mal branlé de l’édition francophone”. Et c’est quelque chose que le lectorat a du mal à comprendre. Lecteurices et auteurices sont victimes, ou du moins lésé.e.s par ce système. Les faits exposés sont des FAITS, et il n’y a pas de “je suis d’accord/pas d’accord”, quand on pointe une réalité que nous connaissons en coulisses. Voire que nous subissons.
Dans le monde de l’édition Fr de l’internet des années 2020, les auteurices sont devenu.e.s autant des panneaux publicitaires que des cibles à abattre, bouclier de désignés de certain.e.s ME, qui ne prennent pas toujours leurs responsabilités pour défendre leur cheptel (oh damn, on est des chevaux maintenant. D’un côté, c’est un peu vrai, on mise pour les bons, les autres à l’abattoir… QUE SUIS-JE GLAUQUE ET CYNIQUE TODAY, dites donc.) Et notamment avec le rapprochement fait entre auteurices et lectorat, avec une proximité plus facilitée (on parlera probablement crises parasociales sur une autre newsletter !), les auteurices deviennent le premier bastion, le premier rempart, cellui qui va se prendre tout un tas de frustrations (compréhensibles, les frustrations).
✨L’écriture, c’est un sport
J’ai débuté l’écriture sur internet en 2006 ; mes premiers écrits pourraient passer le BAC. Je pense pouvoir affirmer que j’ai UN POIL d’expérience. 🤏
Il m’arrive de comparer l’écriture à une discipline sportive.
On écrivaillotte en parcours scolaire, comme on fait de l’EPS au collège,
On peut écrire en “activité extrascolaire”,
C’est une passion que l’on partage, ou que l’on pratique seul.e,
C’est un muscle. Oui, c’est bien d’en faire régulièrement pour ne pas perdre la main, mais on peut passer certains jours sans souci. C’est une discipline, on apprend à terme les bons réflexes,
Même si on a un bon niveau, voire un très bon niveau, on n’est pas obligé.e.s de viser la médaille olympique.
Eh ben voilà. L’écriture est un sport. Sauf qu’il n’est pas quantifiable avec une ceinture noire de la syntaxe ou une étoile d’or de la figure de style. Pour se “mesurer”, cela demanderait forcément de se comparer, d’avoir un repère de compétences ; l’écriture serait donc… un art-sport ? On n’a pas forcément envie de comparer l’incomparable, quand tout est une question de goût, d’envie, de moment, de public et de non-dits inconscients.
Pourtant, on peut affirmer son niveau.
C’est ce que j’ai voulu faire à l’issue de tous ces déboires dont je vous ai parlés plus tôt. En toute subjectivité, je pense ne pas avoir un niveau d’écriture si pourri. Je m’affirme chaque jour un peu plus dans ma place d’autrice professionnelle, un statut qui sent bon le nuoc-mâm et qui ressemble à un gruyère : fermenté, négligé et plein de trous. Je ne m’estime pas meilleure qu’un.e autre ; je ne pense pas vendre un jour de best-seller ou me hisser dans le top 10 des auteurices Fr, car à l’instar des sportifs, j’aspire à en faire ma profession sans viser l’olympique.
Et c’est en connaissance de cause que j’ai souhaité partager un bout des coulisses, taper du poing sur la table pour faire valoir mes compétences dans le domaine.
La volée n’en a été que plus violente. Une part de moi me répète que j’aurai dû la boucler.
Ca a commencé par un :
Autrice ou pas, c’est ptet juste que votre livre est mauvais.
Rapport ? A suivi :
Ptet que vous n’êtes pas fait.e pour être autrice.
De deux inconnu.e.s complètement random, le tout affublé de leçons brièvement moralisatrices sur la place que je devrais prendre ou garder. J’en suis venue à rappeler l’évidence : qu’un système maltraitant est fait pour être dénoncé et réformé. Que cela soit dans le soin, dans l’éducation, dans l’écriture, il y a des choses qu’on ne peut pas cautionner dans nos conditions de travail, de vie. Et ce n’est pas parce qu’on n’accepte pas l’inacceptable qu’on est “pas fait pour le job” (je vous jure, c’était tellement lunaire que j’ai décidé de prendre Armstrong comme nom d’épouse).
En reprenant l’analogie du sport, c’est comme si vous sortiez à un athlète qu’il n’est peut-être pas fait pour courir le marathon. C’est peut-être vrai. Mais ce n’est pas à vous de juger et d’estimer une mise en échec face à la difficulté avant même que la course n’ait débutée. L’athlète s’y connaît peut-être un peu. Et surtout, il a peut-être quelque chose à en dire.
J’ai fait valoir mon expérience. Sans rien cacher, avec la fierté de mon petit parcours de 18 ans. Que bref, je me démerde pas trop mal. Et là, des threads, toujours passives-agressives (m’étaient-elles destinées ? On ne le saura jamais, la personne m’a affirmé sèchement que non [alors qu’au vu des réponses, certain.e.s ont pensé comme moi qu’elles me visaient ; WESH je fais des parenthèses de parenthèses], mais je suis habituée depuis quelque temps aux piques gratuites desquelles on se dédouane au moindre revers, QU’IL EST BEAU L’AUTORAT FR PARFOIS HEIN ; rejoignez-nous ; on s’aime quand même ; on devient juste un peu parano [sachez que j’ai écrit “pharaon”, ma psy en entendra parler])
Il serait bon que certain.e.s auteurices de grosses ME se souviennent de ce qu’est l’humilité.
Et là, j’ai rien dit. Mais je n’en pense pas moins. Et j’ai des choses à en dire. Et c’est vous qui allez tout prendre. Aha. Sorry not sorry.
✨ Poubelle le syndrome de l’imposteurice 🚮
Je suis FATIGUEE. De cette pensée magique et générale que “les auteurices ont tou.te.s un syndrome de l’imposteur.ice”. Alors oui, c’est vrai. Moi-même parfois, je me surprends à me dire que je suis la plus grosse fraude du milieu. Mais je suis agacée. Que les auteurices doivent à chaque fois ramper par terre, “tâtez ma bosse, monseigneur” pour se sentir exister.
Vous avez le droit d’écrire et d’être fier.e.s de ce que vous écrivez !
C’est justement de cette tendance à l’auto-flagellation, au dénigrement de notre propre mérite, que le système éditorial se nourrit. Il garde sous contrôle cette emprise hiérarchique de la ME magnanime qui accorde son piètre contrat à cet.te auteurice qui sera déjà bien heureux.se d’être grâcié.e par tant de reconnaissance (mais pas par la moula, fopapousser comme on dit).
La réussite dans le milieu de l’édition n’est ni aisée ni acquise. Elle repose sur beaucoup de facteurs, dont des privilèges certains et des épreuves pour d’autres, dans un système mal branlé, élitiste, raciste, validiste et queerphobe (encore patriarcal pour certains genres, mais la tendance tend à s’inverser… quoique. Les femmes sont-elles uniquement reléguées à la jeunesse et à la romance ? Autre débat). Avec des résidus sexistes certains, en tout cas. Il existe un brin de chance que l’on ne peut nier ; mais il y a aussi toutes les opportunités à attraper… et à provoquer.
Quand j’ai fait mes premiers pas dans le monde du livre papier en tant qu’autrice, j’ai tout de suite voulu le meilleur. Les plus beaux livres, le meilleur imprimeur, les couvertures les plus somptueuses. Je n’ai pas lésiné. Et je me suis de suite inscrite sur des salons de grosses envergures, avec mes petits livres autoédités. Là où j’aurai pu me contenter du minimum, j’ai misé. Misé gros. Ca a fonctionné. Ca aurait pu louper.
✨ De l’ambition réaliste
Ce que j’essaie d’expliquer, dans cette newsletter décousue, c’est que vous êtes en droit de vouloir le meilleur pour votre carrière et vos oeuvres, vous donner les moyens de réussir, sans avoir à dire “je n’en vaux pas la peine / je ne suis personne / ça arrive aux autres”.
Le fait est de mesurer vos compétences par rapport aux possibilités. Je me rappelle d’une époque où, du haut de mes 20 piges, sur des sombres forums en html, on fantasmait à l’idée d’être édité.e dans la moindre petite ME qui n’avait pourtant pas pignon sur rue. Et parfois, il me semble recevoir l’impression inverse aujourd’hui, en voyant des jeunes auteurices envoyer leur premier manuscrit à Hachette ou Gallimard.
Force est de constater qu’il serait nécessaire de trouver un juste milieu entre ces deux écarts qui, personnellement, me donne le vertige et me pousse à me questionner et à analyser les 10-15 années qui viennent de s’écouler. Discerner un équilibre où il ne serait pas nécessaire d’être en tête de gondole six semaines de suite pour espérer vivre décemment de l’écriture, ni dévaluer ses compétences en estimant qu’on ne méritera jamais mieux et qu’il faudrait déjà se contenter de cette chance inouïe.
Une chose est certaine : les ressources mises à disposition de nos jours sont infiniment plus fournies qu’en 2010. A l’époque, nous rêvions d’écoles d’écriture, de diplômes, de “certifications”, on rassemblait des fiches d’aide de tous les côtés. Maintenant, il ne suffit que d’ouvrir la bouche car les outils disponibles sont incroyablement performants et promettent une efficacité immédiate. Une offre à double-tranchant, comme une promesse de résultats, dans un système impitoyable et en plein remaniement, résultant parfois à de violentes désillusions.
Il y a du bon, dans ce qu’offre internet, de nos jours, entre méthodes, partages, dénonciations et inspirations. Mais parfois, j’aime à rappeler que l’expérience et l’écoute sont également des outils extrêmement puissants. Dans l’écriture, rien n’est automatique, rien n’est immuable. Sur ces réseaux où tout se fait dans un claquement de doigts, où tout doit aller vite, où tout service doit être rendu tout-de-suite-maintenant, où une opinion doit tenir en 200 caractères, on ne laisse pas de place au temps, à la réflexion, à l’analyse globale et croisée, à l’empathie, aux essais-erreurs, au changement, surtout. L’évolution, la capacité d’auto-analyse et de remise en questions qui nous permettent d’aller plus loin, d’apprendre à nous connaître pour mieux défendre nos compétences et les faire-valoir, professionnellement.
✨ Mais… comment devenir humble ?
Et ça, on aime nous le rappeler. Ces auteurices qui prennent la grosse tête, qui devraient se rappeler tous les jours qu’iels ont été des petites merdes comme les autres.
Au final, la morale est la même : ce n’est pas un tweet de la part d’un.e inconnu.e qui me rendra humble. Ce sont les expériences vécues.
Ce sont les dédicaces où on ne signera que 5 fois du week-end.
Ca sera les chroniques négatives, mitigées.
Des flops divers et variés.
Ca sera les désillusions perpétuelles, d’un système éditorial qui a encore beaucoup à apprendre du partenariat à établir avec les auteurices.
Ou juste rester humbles face à des lecteurices, à des auteurices, qui nous font part de leurs propres vécus, et qui nous permettent de relativiser certains de nos petits auto-apitoiements.
Mais je n’ai guère besoin qu’un schnock me rappelle de garder les pieds sur terre. Je les ai, ils sont bien ancrés, tandis que ma tête reste dans les nuages, à m’imaginer qu’on peut rêver de mieux.
Plus que de me rappeler mes échecs, j’aimerais souligner mes succès. Mes rebonds. Car il serait parfois beaucoup plus facile de baisser les bras. D’arrêter les frais.
Les raisons qui nous poussent à écrire sont nombreuses et si variables. Mais je pense qu’on est tou.te.s plus ou moins d’accord pour affirmer que l’assurance et la confiance en soi ne fait pas partie de nos qualités principales. Mon estime de moi-même est proche des marguerites ; je n’en suis pas aux pâquerettes, mais ça reste pas très haut. Cependant, à moi de m’affirmer, de faire valoir mes droits et mes compétences pour que le système apprenne à arrêter de nous marcher dessus. Tant qu’il y aura des auteurices pour s’enterrer plus bas que terre “parce qu’il faut rester humble”, tant qu’il y aura des lecteurices, pire des auteurices du même milieu, qui se lancent dans une croisade aux “narcissiques” de l’écriture, le système ne cessera jamais de profiter de nos faiblesses.
Evidemment, je ne parle pas à l’échelle individuelle. “Not all publishers”. Les éditeurices que je connais sont pour une majorité des personnes adorables en plus d’être compétentes ; nous parlons ici d’un système qui n’est clairement pas en faveur des auteurices en leur offrant une protection juridique, financière et sociale à la hauteur du travail fourni.
Il s’agirait aujourd’hui de faire corps ensemble, de rassembler nos forces et nos mots, pour en faire un bouclier. Un parapluie.
D’ailleurs, si vous êtes auteurice, n’oubliez pas d’adhérer à :
✨ Mettre sa fierté de côté
Pour atteindre l’idéal que je vous ai décrit plus tôt, cela demande surtout d’être disponible pour autrui. De ne pas tarir d’éloges envers le travail et les réussites des autres, qui devraient nous inspirer plus que nous décourager. Nous devrions aspirer à nous élever les uns les autres, sans négliger nos différences et nos divergences, plutôt que de nous mettre en valeur en dépréciant le travail du voisin.
Les gueguerres actuelles sur les RS me semblent parfois si stériles, et c’est pourquoi j’essaie de m’en détacher de plus en plus car : à quoi bon ? Pourquoi lectorat et autorat devraient se taper dessus, l’un sur autre, pour pointer une responsabilité ? Pourquoi les auteurices se considèrent parfois plus comme des rivaux que comme des collègues ? A considérer que le milieu est bouché, qu’il faudrait absolument “garder sa place” et ne la céder en aucun cas ? Des auteurices, des illustrateurices, des professionnel.le.s qui sont prêt.e.s à se brader pour exister, pour un brin de reconnaissance ?
Car derrière tout ça, il y a un système qui en profite, qui s’en frotte les mains, et la situation n’évoluera pour personne si nous-mêmes nous ne consentons à évoluer vers des mentalités moins binaires et plus communautaires.
Par le passé, je me suis souvent fait l’avocat du diable. Pas dans un esprit de contradiction ou d’opposition de principe, mais pour construire des argumentaires élaborés, qui vont bien plus loin que l’impression de surface. Que l’on réfléchisse ensemble à toutes les solutions avant de s’arrêter sur des positions tranchées. Force est de constater que je n’en suis plus capable aujourd’hui : je ne me sens plus en sécurité sur les réseaux sociaux pour ouvrir des débats sur la place des auteurices en France. Car, comme l’a prouvé l’expérience récente, il existera toujours des personnes pour interpréter ou déformer mon propos, sans chercher à aller plus loin que ce qui est confortant.
Je ne cherche pas à avoir raison.
Je cherche la conversation qui nous permettra de nous élever avec les meilleurs arguments, profitables à tou.te.s. A de meilleures versions de nous-mêmes, en tant qu’auteurices, en tant qu’artistes, mais aussi en tant qu’humain.e.s.
✨ Mes événements d’avril-mai
Sur une note plus joyeuse, voici les événements où vous pourrez me retrouver en dédicace les prochaines semaines :
Paris Fanfestival (porte de Versailles) : samedi 27 avril, 11h30-13h puis 15h30-17h
Homécourt (54) : dimanche 28 avril, toute la journée (je suis marraine !)
Ouest Hurlant : week-end du 4-5 mai, à Rennes (35), stand de la Librairie Jeunes Pousses
Et j’espère ressortir une petite newsletter d’ici les Imaginales ! Peut-être l’occasion de parler de mes rapports aux salons. Disons que ça fait un objectif à tenir !
✨ Mes projets persos
Mes quelques jours de repos m’ont permis de bien avancer le tome 4 de Persona. (écrire pendant les jours de congés ; est-ce des vacances quand on aspire à être auteurice pro ? … nous ferons une newsletter à ce sujet cet été !)
Le manuscrit en est actuellement à 40 000 mots. Je pense le faire monter à 130 000 à peu près. Idéalement, j’aimerais le terminer d’ici la fin de cet été.
SAUF SI.
Un autre projet prend plus de place. Non pas que je délaisse Persona. Mais il se pourrait qu’un autre soit… disons. Plus sujet à des deadlines contractuelles. LET’S SEE SOON. 👀
Sinon, je pense commencer à passer les commandes des illustrations du tome 3 de Persona. Héhéhé.
✨ Ma dernière lecture
J’ai profité de mes quelques jours loin du monde trop rapide pour moi pour lire Légendes & Lattes, que je voulais lire depuis quelques mois. Moi qui me réservais cette lecture pour un automne cosy, je l’ai lu au milieu des tempêtes de pollen, cherchez pas, je suis un être de contradiction.
Légendes & Lattes raconte le projet de Viv, une orc qui a décidé de raccrocher son épée, un projet un peu fou, puisqu’elle décide d’ouvrir un… coffee shop. Une nouveauté dans la bourgade de Tuine qui vit au rythme des aventuriers et de la mafia locale. Elle va rencontrer plein de personnages singuliers, qui vont l’aider à monter son affaire. Tout est cosy, ça sent bon la cannelle et c’est très touchant de voir une aventure si douce, si réconfortante. Et qui raccroche à nos vies à nous !
C’est super les périples à dos de dragons et les grosses batailles sanguinolentes menées par des gamins de 16 ans qui ont appris à utiliser leurs pouvoirs en trois mois, mais je vous avoue que d’apprécier une lecture plus coooooool, où on parle latte, charpentes à retaper, retards de livraison et taxes à payer, bah mine de rien, c’est super reposant (ptet pas pour les deux derniers points).
Nous avons le droit à une petite romance toute douce et saine, juste ce qu’il fallait.
Il m’a manqué peut-être plus de profondeur dans certains personnages, dans leurs passés et leurs enjeux pour que je puisse pleinement m’attacher à chacun d’entre eux, mais les rêves de Viv m’ont conquises. Son envie de conquérir le coeur des gens et de leur faire du bien avec du café, je ne peux que valider.
En bref, un one-shot tout doux, comme une fanfiction Donjons&Dragons.
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Si tu as aimé cette première newsletter, dans laquelle j’étale mon kiri sans fin (cette expression n’existe pas, mais je me l’approprie, voilà), avec du blabla sans filtre et des réflexions pétées au sol, j’espère donc te revoir pour la prochaine ! N’hésite pas à t’abonner pour qu’elle atterrisse directement dans ta boîte mail :
Rien pour le gif très très vintage et - ai-je le droit de le dire?- très très gênant... (mais je faisais partie de ceux qui les utilisaient alors bon...à deux doigts d'envoyer un wizz, c'est pour dire !) Je me suis inscrite à cette newsletter. J'étais davantage partie dans l'optique de la lire en tant que lectrice très fan de Persona mais les mots résonnent aussi pour l' "autrice" que je suis.
Hâte de lire la prochaine, en attendant prends soin de toi.
Pour changer ce que tu expliques et passionant 😍 hate de la prochaine !